L'art de l'estampe…
Encore très méconnue, l'estampe requiert une technique bien spécifique et rigoureuse. Voici quelques explications des termes qui lui sont propres et du procédé de création:
L'estampe est une image imprimée au moyen d’une matrice : planche gravée en creux.
L’estampe originale: l’édition originale est la série d’œuvres imprimées avec le même support et numérotées par ordre d’impression. La numérotation est portée directement sur l’estampe. Les épreuves supplémentaires, destinées au seul usage de l’auteur, sont appelées « épreuves d’artiste » (marquées « EA ») et font également partie de l’édition originale.
La technique employée à L’estamperie est la gravure en creux par les procédés de pointe sèche et aquatinte.
1 – L’image est « gravée » sur la matrice
A l’aide d’une pointe ou par l’intermédiaire d’un acide, le dessin est tracé en creux sur une plaque de zinc.
2 – La matrice est encrée de façon uniforme avec une poupée de tarlatane (morceau de tulle imprégné d’encre typographique), puis essuyée afin de retirer le surplus d’encre et de n’en laisser que dans les parties en creux.
3 – L’épreuve est tirée
La planche est disposée sur la presse et à sa surface est étalée une feuille de papier humectée. Comprimées par les rouleaux de la presse, la feuille de papier absorbe l’encre contenue dans les tailles, et l’image se transfère sur le papier.
La pointe sèche (pointe d’acier très effilée) dont se sert l’artiste pour graver la planche de métal a donné son nom à la technique. La pointe soulève des « barbes » de métal lorsque le graveur griffe la plaque. Ce sont ces copeaux de métal qui retiennent l’encre et créent les noirs veloutés recherchés. La forte pression des tirages successifs écrase ces barbes et limite le nombre de tirage.
Avec la technique de l’aquatinte, de grandes parties de la plaque sont exposées à un acide. La planche est saupoudrée de grains de résine (colophane) puis chauffée pour les faire adhérer. L’acide n’attaque alors la plaque qu’entre les grains de résine en formant de petits trous destinés à retenir l’encre. Selon l’intensité de la morsure, l’artiste obtient des valeurs plus ou moins fortes, similaires aux effets obtenus avec l’aquarelle.